Le report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans était la seule mesure susceptible de diminuer la dépense publique que constituait le versement de la retraite à ses ayant-droit sans diminuer pour autant la recette publique que constitue la consommation des ménages laquelle dépend directement du pouvoir d'achat.
Les jeunes ont tout intérêt à ce que leurs cotisations soient allégées et, s'ils s'estiment frustrés par rapport à leurs ainés, il suffira de baisser les pensions dans un second temps pour leur faire admettre cet effort!
Bien sûr, encore faut-il préciser que cette consommation ne doit pas reposer uniquement sur les importations ou les dépenses de devises à l'étranger (délocalisations, voyages) et cela me conduit au deuxième volet de mon approbation de la fermeté du Gouvernement face aux grèves dans la mesure où le risque de "décroissance" ensuivi était non seulement nécessaire eu égard à la réforme mais aussi indispensable en tant que voie vers l'avènement de l'"économie durable de proximité".
En effet, si l'utilisation de l'endettement public-et privé d'ailleurs aussi mais cela concerne plutôt les pays anglo-saxons-permet bien, surtout s'il est bien "réparti" sectoriellement et géographiquement-d'alimenter la consommation et le Produit Intérieur Brut, un trop haut niveau vampirise ce dernier tandis qu'un trop fort niveau de prélèvements obligatoires reporte la consommation vers...les produits d'importation. Nous savons que cela peut être atténué par des mesures de "taxe aux frontières" ou de diminuation de la valeur de l'euro mais de là à espérer un rapatriement de nos emplois suffisant pour stabliser notre dette publique...
C'est pourquoi c'était l'occasion, maintenant le cap de cette réforme qui ne peut que diminuer la dépense sans la recette, de laisser "pourrir la situation" non seulement pour décrédibiliser les syndicats et les mettre en contradiction mais pour favoriser la mue vers l'économie "durable de proximité". Elle a poussé nos concitoyens à utiliser au maximum ce qui en relève : solidarités "naturelles", limitation des déplacements, certain retour "à la terre" et pénalisé avant tout les salariés des grandes entreprises franciliennes liées au CAC 40 tandis qu'elle a appris aux salariés des grandes entreprises publiques à payer le prix de leur absentéisme sans que leurs revendications n'aboutissent, ce qui est extrêmement positif. C'est dommage en revanche pour les petits "patrons" qui se sont trouvés confrontés à de grosses difficultés de trésorerie mais c'est aux tribunaux de se montrer compréhensifs et il y aura toujours besoin d'eux dans une économie "durable" d'autant plus qu'il auront moins d'impôts et de charges à payer. Sans compter qu'une certaine "décroissance" passe toujours par une baisse des prix.
J'ajoute que la "rigueur" optimale doit allier l'incitation à la lutte contre les gaspillages énergétiques et les progrès technnologique et, à ce niveau-là, l'augmentation des tarifs d'E.D.F.visant aussi bien à diminuer la dépense de la collectivité et l'augmentation des recettes visant à consolider le secteur photovoltaïque ou même, et cela ne doit pas être trop "dit", le secteur nucléaire en tant que stratégique sur le double plan de la défense civile et de la défense militaire me plaisent plutôt