Le département des Alpes-Maritimes pourrait à lui seul, constituer une petite France tant il concentre les éléments et ingrédients politiques, économiques sociaux, paysagers et culturels de notre pays. C'est ce qui explique que cette ancienne terre gênoise, est devenue un lieu d'enjeux, de pouvoir et de convoitises.
Les Alpes-Maritimes, incarnation du luxe, du calme et de la volupté? Sans doute. Le département dispose indéniablement de nombreux atouts : 2700 heures d'ensoleillement par an, les pistes de ski à moins d'une heure des grands centres urbains, un festival de cinéma mondialement connu et reconnu (Cannes), une attractivité très importante, le deuxième aéroport de France (Nice)..Deuxième "région" française par sa densité culturelle puisqu'il concentre 150 musées, fondations et sites de premier renom qui attirent, bon an, mal an, près de trois millions de visiteurs, les Alpes-Maritimes disposent aussi de douze casinos et centres de jeux qui forment le fond du tourisme haut de gamme...
Il n'est par conséquent, pas étonnant que le tourisme constitue, depuis plus de 100 ans, le moteur du développement économique et démographique de la Côte d'Azur. Ce secteur qui concerne directement près d'un emploi sur cinq et indirectement 40% des actifs, reste cependant fragile. En effet, il demeure très dépendant de la conjoncture nationale et internationale. Dans ce département de 4300 km2 qui enferme le parc du Mercantour, plus de 82% de l'économie est tournée vers le tertiaire. Tête de pont fort emblématique de ce secteur économique : Sophia-Antipolis qui fête cette année son quarantième anniversaire. "Crée" en 1969 entre Nice et Cannes dans une pinède de 2400 hectares sur les communes d'Antibes, Biot, Vallauris, Valbonne et Mougins, cette technopole regroupe plus de 1300 entreprises du monde entier dont plus de 900 sièges sociaux. Parmi ces entreprises qui emploient sur le site, près de 37000 personnes, se trouvent des grands noms de la recherche scinetifique de pointe dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication, des multimedias, des sciences de la vie (médecine et biochimie), de l'énergie, de la gestion de l'eau, des risques, du développement durable : CNRS, Toyota, Air France, Chanel, Bayer, France Telecom, Galderma...En ce sens, Sophia Antipolis constitue une réplique à l'échelle de la France de la Silicon Valley.
Autant d'atouts et de ressources ne peuvent qu'aiguiser les appétits politiques. Sur ce plan, il vaut mieux être de droite pour détenir un mandat local et prendre appui sur le département pour se forger un destin national. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les maires successifs de Nice sont devenus parlementaires et ministres, de Jean Médecin à l'actuelle tête d'affiche départementale, Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, surnommé par ses adversaires "Motodidacte". Sous son autorité, le département a néanmoins réussi le grand chelem pour les législatives de 2002 en ravissant les neuf sièges. Bis repetita en 2007 avec en plus, sept des neuf sortants réélus au premier tour!
Pour autant, cette ancienne terre des princes de Savoie- ne se repose pas sur ses lauriers. Sous la férule des élus locaux, elle poursuit son développement social et économique. Parmi les grands chantiers à venir : le réaménagement du port de Nice, deuxième port de croisière de France, l'étude de silos enterrés pour le transport de ciment, un nouveau plan de mouillage pour gagner 10% de places supplmémentaires. Le conseil général a prévu, pour enrayer la crise économique, d'investir plus de deux milliards d'euros à répartir sur plus de 1450 chantiers dans de nombreux domaines : transports déplacements, enseignement supérieur, développement durable et environnement, solidarité, collèges. Près du tiers de ces chantiers concernent le réseau routier. A terme, le TGV devrait drâiner plus de touristes en mettant Paris à 3h50 de l'ancienne Nikaia.
Début des travaux en 2020.
Ce plaidoyer en faveur de notre département honore Monsieur Jean de la Faverie, de "Politique Magazine", revue que je lis occasionnellement, nous flatte et nous honore, même s'il convient de préciser que la partie provençale du département, la mienne d'ailleurs, n'est pas vraiment une ancienne "terre gênoise" ni une ancienne "dépendance des princes de Savoie".
Il souligne bien le volontarisme public et privé dont nous avons fait preuve et qui a directement conduire à cette indéniable prospérité dont Sophia Antipolis est une brillante vitrine que, derrière mon côté mi-paysan mi-vieille France, je défends aussi.
Il reste toutefois que ce dynamisme présente toutefois le double inconvénient d'être trop axé sur le tertiaire et sur le tourisme "de masse" et donc à la merci d'un retournement de conjoncture internationale-j'en sais quelque chose- et, ce qui va avec finalement, de ne pas trop correspondre au "développement durable" de par l'importance de la spéculation immobilière et de la sururbanisation avec des terres à l'abandon dans l'arrière-pays.
Autant de points qui m'ont poussé aussi bien à réfléchir à une transposition du modèle "vendéen" dans notre département, plus conforme au "développement durable" et à m'investir dans de multiples combats pour la défense du terroir et de ses professions "traditionnelles": métiers d'art, maraîchers, agriculteurs, restaurateurs, petits commerçants heureusement encore nombreux!